LES DIFFERENTS POISSONS DU DOUBS

ET DE LA FRANCHE-COMTE

 

L’ANGUILLE

Taille adulte : 40 – 150 cm

C’est un poisson carnassier très particulier en raison de sa biologie exceptionnelle qui le conduit, après grossissement dans nos rivières, a effectuer une longue migration  transatlantique vers la mer des sargasses où il se reproduit. Après leur naissance, les larves, non nageantes, sont portées par les courants marins vers les côtes européennes. Après une nouvelle métamorphose, elles entament par leurs propres moyens, la remontée des fleuves où elles peuvent coloniser l’ensemble des bassins quelquefois jusqu’à proximité des sources.

En Franche-Comté, cette espèce est très fortement menacée par la présence de nombreux bassins sur le bassin du Rhône qui hypothèquent gravement ses disponibilités d’accès à notre région malgré la ténacité des femelles qui les conduit parfois à sortir brièvement de l’eau pour contourner un obstacle.

LE BLACK – BASS

Taille adulte : 25 – 50 cm

Originaire d’Amérique du Nord, le Black-Bass est un carnassier d’eau calme. Comme les autres centrarchidés, le mâle prépare et garde le nid où est effectué la ponte. Bien acclimaté dans le sud de la France, il n’est présent que ponctuellement dans le reste du pays. C’est probablement la température d’eau nécessaire à sa reproduction (16 à 18 °C) qui constitue le principale facteur limitant son implantation. La période de frai se situant en avril - mai, il est rare qu’à cette époque de l’année que les rivières atteignent une telle température.

C’est la raison pour laquelle en Franche Comté, sa présence est fonction des introductions effectuées par les associations de pêche.

LA PERCHE SOLEIL

Taille adulte : 8 –15 cm

Ce joli poisson très coloré, est originaire des Etats-Unis, à été introduit en Europe à la fin du 19ème siècle. Carnassier d’eau calme, il est assez répandu en France. Sa reproduction a lieu au printemps, la femelle déposant ses œufs sur le fond dans un nid préparé par le mâle qui le protégera des prédateurs pendant toute la durée de l’incubation.

En Franche- Comté, cette espèce est assez courante dans les cours d’eau lents malgré les conditions thermiques apparemment défavorables.

LA LOCHE FRANCHE

Taille adulte : 8 – 15 cm

Poisson de fond essentiellement actif en phase nocturne, carnivore se nourrissant d’invertébrés, la loche franche vit cachée sous des pierres. Sa reproduction a lieu au printemps dans des eaux courantes. Ce poisson est encore considéré comme une espèce "d’accompagnement" de la truite dans les eaux claires.

Pourtant, en Franche Comté, elle est présente presque partout. Elle est d’ailleurs la dernière à subsister dans les systèmes les plus dégradés dans la pollution organique.

LA LOCHE D’ETANG

Taille adulte : 15 – 30 cm

Comme son nom français l’indique ce poisson habite les plans d’eaux calmes, de profondeur moyenne à fond plutôt meuble où il peut ne pas être signalé (sa capture à la ligne est très rare). La loche d’étang est particulièrement adaptée à ce type de milieu vaseux, sombre et quelquefois peu oxygéné. Elle possède dix barbillons sensoriels autour de la bouche ainsi qu’une respiration intestinale complémentaire de la respiration branchiale. Cette particularité lui permet de survire à un manque d’oxygène dans l’eau, en avalant de l’air prélevé a la surface.

En Franche Comté, elle est signalée exclusivement dans le Territoire de Belfort dans certains cours d’eau en communication avec les étangs.

LE COREGONE

Taille adulte : 20 – 50 cm

En France, le Corégone est autochtone dans les seuls lacs Léman et du Bourget. De nombreuses introductions ont été effectuées depuis le XIXème siècle dans les lacs de montagne. Ce poisson vit en banc et se déplace à différentes profondeurs à la recherche de zooplancton qui constitue l’essentiel de sa nourriture. Sa reproduction a lieu dans les zones de bordure en fin d’année.

En Franche Comté, les introductions effectuées dans plusieurs lac ont conduit au développement de riches populations. Les corégones occupent par leur alimentation particulière, une niche écologique faiblement exploitée par d’autres espèces et ils ne semblent ne pas avoir créé de déséquilibre dans les lacs ou ils vivent.

LE CHABOT

Taille adulte : 8 – 15 cm

Ce petit poisson à corps épais et grosse tête passe le plus clair de son temps caché sous les pierres dans le fond des rivières et ruisseau. Vorace, il se nourrit de larves d’invertébrés. Il est présent dans tous les cours d’eau suffisamment oxygénés et à fond caillouteux et propre.

C’est ce dernier critère qui a permis sa réinstallation dans certaines parties des cours d’eaux franc-comtois où les efforts de dépollution ont amélioré la qualité générale de l’eau et atténué le colmatage du fond. Il est présent dans la majorité des cours d’eau de la région avec une exception illustre pour l’amont du saut du Doubs. Ce secteur appartenait, avant les bouleversements géologiques de l’ère tertiaire, au bassin du Rhin où le chabrot n’était pas représenté. Malgré l’ancienneté de ce phénomène, la hauteur de la cascade n’a pas permis à l’espèce largement présente à l’aval de coloniser l’amont du cours du Doubs. Le chabrot est, sans conteste, l’espèce de poisson d’eau douce fortement inféodé à la nature des fonds qui se déplace le moins dans son milieu.

L’ABLETTE

Taille adulte : 12 – 20 cm

L’Ablette vit en bancs, en pleine eau ou en surface des lacs et des rivières au courant moyen. Essentiellement carnivore, elle se nourrit d’invertébrés aquatiques et d’insectes le plus souvent capturés à fleur de l’eau grâce à une bouche nettement orientée vers le haut. Les nombreuses rides circulaires irisant la surface des cours d’eau calmes, les soirs d’été, sont liées à cette chasse. La reproduction a lieu au printemps près des rives, où les œufs sont déposés sur des supports végétaux.

En Franche-Comté, elle est largement représentée dans les rivières d’eaux calmes où, à l’exception des perturbations importantes du milieu, ses populations sont généralement stables.

LE BARBEAU FLUVIATILE

Taille adulte : 30 – 80 cm

Ce poisson préfère les grands cours d’eau à courant vif où il se tient près du fond. Il est omnivore et fouisseur et trouve sa nourriture en fouillant les substrats qu’il aspire, filtre par la bouche et rejette par les opercules. Sa morphologie est particulièrement révélatrice de son mode de vie : corps allongé, pectorales puissantes, ventre plat, bouche ventrale ronde à grosses lèvres munies de quatre barbillons sensoriels. Sa reproduction a lieu en mai et juin sur des bancs de graviers en eau peu profonde.

En Franche-Comté, la densité de ses populations a connu et connaît encore des fluctuations correspondant à la dégradation et à la restauration de la qualité des fonds.

LE BLAGEON

Taille adulte : 10 – 25 cm

Espèce des bassins du Rhône, le Blageon colonise les cours d’eau rapides hormis la proximité des sources. Il cohabite souvent avec la Truite et L’Ombre dans des zones à fond de galets. Il vit en banc et se nourrit d’invertébrés et d’insectes. Il se reproduit sur les graviers au printemps.

En Franche-Comté, il est assez bien représenté. Ses populations son généralement stables.

LA BOUVIERE

Taille adulte : 5 – 8 cm

Ce petit poisson omnivore à prédominance herbivore vit en bancs dans les eaux calmes. Sa reproduction très particulière a lieu entre avril est juin. La femelle est pourvue d’un appendice tubulaire qui lui permet de déposer ses ovules dans un bivalve d’eau douce. La semence des mâles est aspirée par le mollusque et la fécondation s’effectue dans la moule. L’incubation dure deux à trois semaines. Les alevins quittent ensuite leur hôte.

En Franche-Comté, ce poisson est assez bien représenté. Toutefois, sa survie est liée à la présence des mollusques nécessaire à sa reproduction, sa disparition dans certains secteurs est probablement consécutive aux atteintes subies par les populations de moules. Ces organismes qui s’alimentent en filtrant l’eau sont particulièrement sensibles à certains micropolluants qui, bien que présents à des doses très réduites, peuvent s’accumuler en eux jusqu’à atteindre les doses létales.

LA BREME

Taille adulte : 20 – 50 cm

Largement répandue sur l’ensemble du territoire français, la Brème est un poisson grégaire vivant dans les eaux calmes des cours d’eau de plaine. Elle s’alimente essentiellement d’invertébrés (sans sélection particulière). Sa reproduction a lieu au printemps dans les herbiers ou plus rarement sur les galets ou les graviers ; Cette faculté d’adaptation lui certainement permis d’accroître ses effectifs dans certains secteurs conjointement à la régression de ses concurrents. On l’a ainsi injustement accusée d’être responsable d’une situation liée à la dégradation du milieu favorable aux espèces plus sensibles.

En Franche-Comté, ses populations normalement réparties, fluctuent sous l’impact des activités humaines.

LA BREME BORDELIERE

Taille adulte : 15 – 30 cm

Espèce autochtone originaire du nord de l’Europe, son aire de répartition s’est étendue progressivement jusqu’au bas du Rhône et de la Garonne. Son aspect général est proche de celui de la Brème pour une taille adulte de moitié. Son alimentation se compose d’invertébrés et sa reproduction a lieu au printemps dans les herbiers aquatiques.

En Franche-Comté, sa répartition, voisine de celle de la Brème, est commune à la plupart des systèmes d’eaux calmes.

LE CARASSIN

Taille adulte : 30 – 50 cm

Autochtone dans le nord est de la France, ce poisson originaire d’Europe centrale à une préférence pour les étangs et les lacs peu profonds. Souvent ignoré avec la ressemblance des juvéniles de carpes, le carassin est un omnivore dont l’alimentation évolue avec les saisons. Sa reproduction a lieu en mai et juin dans des eaux peu profondes à une végétation dense où les œufs adhèrent.

En hiver, il s’enfouit dans la vase du fond, particularité qui lui permet de survivre en période d’assèchement.

En Franche-Comté, sa présence sporadique dans les cours d’eau est essentiellement liée à une communication occasionnelle ou permanente avec des étangs.

LA CARPE COMMUNE

Taille adulte : 30 – 100 cm

Originaire d’Asie, la carpe a vraisemblablement été introduite par les romains durant l’occupation de la Gaule. Elle vit dans des eaux lentes ou stagnantes a fond sablo-vaseux riche en végétation. Elle est largement répandue sur le territoire national et fait l’objet d’un élevage à des fins alimentaires dont la tradition remonte au Moyen Age. La Carpe est omnivore est sa reproduction a lieu en été en eau peu profonde, les œufs étant déposés sur la végétation.

En Franche-Comté, elle est présente dans tous les cours d’eau de plaine, dans les zones calmes et profondes.

LE CHEVAINE

Taille adulte : 30 – 80 cm

Ce poisson, présent dans toute la France, fréquente tous les cours d’eau à l’exception de la proximité des sources. Il préfère les zones courantes mais on le rencontre dans les zones calmes est sa présence n’est pas rare dans les étangs et dans les lacs. C’est un omnivore dont l’alimentation est extrêmement diversifiée : poissons, invertébrés, fruits et insectes… Sa reproduction a lieu en mai et juin, la ponte s’effectuant sur la végétation ou sur les pierres. C’est un poisson tout terrain, ce qui explique le dynamisme ses populations mais qui lui vaut une réputation d’envahisseur au détriment d’autres espèces comme la truite. Il s’agit en fait d’un déséquilibre lié à la dégradation des milieux aquatiques qui affecte et fait régressé des espèces plus sensibles que lui.

En Franche-Comté, sa répartition est conforme à la situation nationale et on le rencontre dans la quasi-totalité des cours d’eau.

LE GARDON

Taille adulte : 15 – 35 cm

Autochtone dans toute la France, le gardon vit de préférence dans des eaux lentes ou stagnantes. Omnivore ou grégaire sa reproduction a lieu d’avril a juin dans les herbiers des zones peu profondes. Réputé pour sa résistance aux atteintes du milieu, il est cependant particulièrement vulnérable à la disparition des herbiers qui lui sont utiles pour s’alimenter et échapper à ses prédateurs, et indispensables pour se reproduire.

En Franche-Comté, ses populations sont plus souvent abondantes et stables. Cependant, dans certaines zones qui ont subi des atteintes particulières (extraction de granulats par exemple, qui déstabilisent les fonds et troublent l’eau) et où la végétation s’amenuise, la densité de gardon diminue de façon alarmante.

LE GOUJON

Taille adulte : 10 –20 cm

Ce petit poisson grégaire est présent sur l’ensemble du territoire national où il occupe les zones rapides des rivières. Carnivore et fouisseur, il se tient près du fond où il obtient l’essentiel de sa nourriture à base d’invertébrés. Sa reproduction a lieu en mai juin parmi les pierres et la végétation des eaux courantes.

En Franche-Comté, il est largement distribué mais ses populations sont sujettes à des fluctuations diversement liées a la nature et à l’importance des pollutions.

LE HOTU

Taille adulte : 30 – 50 cm

C’est un poisson grégaire des eaux courantes à fond de galets. Il se reproduit au printemps. Omnivore a prédominance herbivore, il possède une bouche à lèvres cornées qui lui permet de racler les substrats pierreux pour y prélever des algues (diatomées) qui constituent l’essentiel de sa nourriture.

Ce comportement lui a valut une réputation injustifiée de destructeur de frayères a truites, par prédation des œufs enfouis dans le gravier. Cette confusion est aggravée par les déplacements du Hotu qui a déserté, pour survivre, des habitats familiers dont les fonds ont été colmatés par la pollution, en gagnant des secteurs moins favorables au plan thermique mais indemnes de colmatages.

En Franche-Comté, ce phénomène commun à de nombreux sites remonte aux années soixante-dix. Il s’inverse actuellement sur certains secteurs par retour des espèces vers l’habitat d’origine.

LE ROTENGLE

Taille adulte : 15 – 45 cm

Le Rotengle est apparenté au gardon par sa biologie et sa morphologie. Ce qui le distingue en autre du gardon c’est sa bouche orientée vers le haut. Il fréquente les eaux lentes ou stagnantes. Vivant souvent en bancs près de la surface, cet omnivore ne dédaigne pas la capture d’insectes et de diatomées. Sa reproduction a lieu d’avril à juin parmi la végétation.

En Franche-Comté, on note sa présence sporadique dans la plupart des cours d’eau et plan d’eau correspondants à ses préférences.

LE SPIRLIN

Taille adulte : 12 – 15 cm

Plus particulièrement observée dans les zones intermédiaires des cours d’eau, cette espèce originaire du nord de l’Europe est autochtone dans l’est de la France et a progressé vers l’ouest et le sud est du pays. Généralement proche du fond dans les zones courantes, le Spirlin se nourrit de larves, d’adultes et d’insectes et de diatomées. Sa reproduction a lieu fin du printemps sur des fonds de graviers auxquels les œufs adhèrent.

En Franche-Comté, la nature des cours d’eau est favorable au développement de ses populations équilibrées.

LA TANCHE

Taille adulte : 20 – 70 cm

Poisson de fonds vaseux, omnivore fouisseur, la tanche préfère les plans d’eau et les secteurs calmes et profonds des rivières de plaine. Elle se reproduit en mai et juillet parmi la végétation proche des berges. C’est un des rares poissons d’eau douce qui manifeste une différenciation permanente entre les sexes. En effet, les nageoires pelviennes du mâle sont d’une taille nettement plus grande.

En Franche-Comté, la Tanche est présente dans tous les cours d’eau adaptés à ses exigences et ses populations sont généralement stables.

LE TOXOSTOME

Taille adulte : 15 – 30 cm

Proche cousin du Hotu, Le Toxostome a une biologie voisine. Sa bouche cornée est inférieure lui permet également de se nourrir de diatomées qu’il racle sur les galets des rivières à courant rapide. Sa répartition naturelle se limite au bassin du Rhône et de la Garonne mais il a en partie colonisé celui de la Loire. D ‘une taille nettement inférieure à celle du Hotu, ce poisson plus haut dans les rivières ou leurs affluents pour se reproduire au printemps sur des fonds de graviers.

En Franche-Comté où il est assez bien représenté, ses populations sont en régression. Il figure sur la liste rouge des espèces vulnérables.

LE VAIRON

Taille adulte : 7 – 15 cm

C’est une espèce dite "d’accompagnement" de la truite et qui fréquente, le plus souvent, les cours d’eau et les lacs clairs, oxygénés à fonds granuleux. Sa période de reproduction s’étend de mai à juillet, les œufs étant déposés sur les pierres et les graviers. Le Vairon se reproduit en bancs de plusieurs centaines d’individus soumis aux charges des truites du secteur qui prélèvent alors les sujets les moins rapides au sein des bancs qui se reconstituent immédiatement jusqu’à l’attaque suivante.

Souvent considéré comme un indice de bonne qualité des eaux, le Vairon est effectivement vulnérable a de nombreuses atteintes de la qualité du milieu mais résiste très bien à d’autres.

En Franche-Comté, par exemple, si des effectifs ont diminué ou disparus dans certains secteurs, il est par contre l’une des seules espèces survivantes, avec le Chevaine et la Loche franche, dans les zones victimes d’une charge de nutriments (azote, phosphore, matière organique) excessive.

LA VANDOISE :

Taille adulte : 20 – 40 cm

Cousine du Chevaine (elle appartient au même genre), La Vandoise en est proche par la biologie et la morphologie, elle s’en éloigne par une plus grande sensibilité à la dégradation du milieu. Elle est présente dans la plus part des régions françaises.

Son habitat se limite en général aux zones rapides des cours d’eaux a fonds sablonneux ou caillouteux. Omnivore à dominante carnivore, ce poisson se reproduit au printemps sur la végétation et sur les pierres.

En Franche-Comté, malgré les nombreux qui semblent favorables à cette espèce, sa répartition est assez irrégulière et les populations sont parfois cantonnées dans secteurs restreints.

LE BROCHET

Taille adulte : 50 –150 cm

 

Représenté sur tout le territoire national, le Brochet est l’hôte des cours d’eau plutôt calmes et des plans d’eau. A maturité ce carnassier se nourrit essentiellement de poissons qu’il chasse à l’affût dans les secteurs riches en végétation aquatique. Sa croissance est rapide (plus de 30 cm dès la première année) mais il n’est sexuellement mature qu’à l’âge de trois ans. Sa reproduction à lieu de février à mai, période à laquelle les géniteurs quittent le cours principal pour frayer dans les petits systèmes latéraux ou sur l’herbe des prairies inondées. Du fait de la raréfaction des zones inondables et des zones humides consécutives à l’artificialisation des fonds de vallées et des berges par l’agriculture et l’urbanisation, la survie de l’espèce est gravement compromise.

Ces problèmes se posent particulièrement en Franche-Comté où, malgré une large distribution dans les cours d’eau et les lacs, ses populations sont souvent en régression.

LA LOTE DE RIVIERE

Taille adulte : 30 – 100 cm

Ce poisson carnassier, d’une morphologie originale, est assez peu connu en raison de ses mœurs nocturnes qui font qu’il est rarement capturé par les pêcheurs à la ligne. Sa reproduction a lieu en hiver, les œufs flottants librement dans l’eau pendant l’incubation.

Peu répandue sur le territoire national, la Lote est cependant assez bien représentée en Franche-Comté, essentiellement dans les cours d’eau méandreux de plaine à berges abruptes et boisées ; son refuge favori se situe dans les racines immergées. Les gros sujets peuvent habiter les zones profondes de cours d’eau et des lacs.

L’EPINOCHE

Taille adulte : 4 – 8 cm

Ce petit poisson préfère les eaux stagnantes voire saumâtres, aussi, lorsqu’on le rencontre dans cours d’eau, c’est presque toujours à proximité d’un bras mort ou d’un fossé adjacent. Omnivore à tendance carnivore, l’Epinoche se reproduit au printemps. La ponte a lieu dans un nid construit sur le fond par le mâle à l’aide de débris végétaux liés entre eux par un produit sécrété par ses reins. Il protège ensuite la ponte pendant toute la durée de l’incubation.

En Franche-Comté, la répartition sporadique de l’Epinoche est difficile à apprécier de façon précise en raison des dimensions restreintes des secteurs occupés par ses populations.

L’EPINOCHETTE

Taille adulte : 4 – 8 cm

Proche de l’Epinoche par sa morphologie et sa biologie, l’Epinochette est inféodée aux mêmes milieux. Par contre, le nid que le mâle construit est suspendu dans la végétation.

En Franche-Comté, elle n’est recensée que dans un assez petit nombre de sites mais il est possible que certaines populations soient ignorées.

LE POISSON CHAT

Taille adulte : 15 – 30 cm

Introduit en Europe à la fin du 19eme siècle, ce poisson originaire des Etats-Unis est très largement implanté dans les cours et plans d’eau français. Omnivore, très résistant à la dégradation de la qualité de l’eau, il est un concurrent potentiel de toutes les autres espèces d’eaux calmes et profite de leur affaiblissement pour envahir leurs territoires. Souvent considéré comme responsable de la raréfaction des autres poissons, son extension est plutôt signe du mauvais état des cours d’eaux qui fragilise ses concurrents à son profit. La lutte contre la prolifération passe par la restauration de la qualité d’eau de plaine et des plans d’eau.

En Franche-Comté, il est présent dans la quasi-totalité des cours d’eaux calmes, en densité variable suivant la qualité du milieu et le dynamisme des autres espèces présentes.

L’APPRON

Taille adulte : 15 – 20 cm

Ce carnassier du bassin du Rhône est devenu un symbole en raison de sa disparition totale où partielle des quelques cours d’eau où sa présence était certaine il y a encore quelques années. Poisson discret et très rarement capturé par les pêcheurs, son absence n’est établie qu’à l’occasion de pêches scientifiques et peu donc longtemps être ignorée.

En Franche-Comté, sa situation est inquiétante ; En effet malgré son surnom (ancien) de "roi du Doubs " il est aujourd’hui totalement absent de cette rivière sauf, peut être dans sa partie helvétique où il était encore récemment signalé. Les dernières investigations effectuées dans les rares sites où sa présence semble encore être attestée (Loue dans les Doubs et Jura, Lanterne en Haute-Saône) soulignent qu’il est proche de l’extinction définitive.

LA GREMILLE

Taille adulte : 10 – 20 cm

Ce petit carnassier très vorace habite les cours d’eau calmes où il vit près du fond.

Assez répandu en Franche-Comté, cette espèce, originaire d’Europe Centrale, a étendu son aire de répartition en profitant, pour une partie, de la création des canaux de navigation reliant les bassins fluviaux jusqu’alors isolés. Considérées comme envahissantes il y a quelques années, ses populations sont actuellement assez stables et même en voie de régression dans certains cours d’eau.

LA PERCHE

Taille adulte : 20 – 50cm

C’est un poisson potentiellement présent dans toutes les eaux calmes à une altitude inférieure à 1000 mètres. Carnassier aux mœurs grégaires au stade juvénile, la Perche devient plus solitaire au stade adulte Sa nourriture se compose surtout d’autres poissons La reproduction a lieu au printemps ses œufs étant déposés en longs rubans gélatineux dans la végétation proche des berges ou sur les racines immergées.

En Franche-Comté, elle très largement représentées, en rivières comme en lacs, et ses populations sont généralement stables.

LE SANDRE

Taille adulte : 40 – 100 cm

Originaire d’Europe centrale, ce poisson a vu son ère de répartition s’étendre considérablement à la fin du XIXe siècle Signalé pour la première fois dans le Rhin en, il apparaît dans le Doubs en 1915 et dans la Saône en 1920 Depuis, les introductions ont été effectuées avec succès dans toute la France La reproduction en avril et juin et la ponte est effectuée sur un nid dans le fond qui sera protégé par le mâle durant toute l’incubation. Le Sandre est un carnassier se nourrissant principalement d’autres poissons et, en conséquence, il est en concurrence avec les autres prédateurs.

En Franche-Comté où il est bien représenté, il a quelques fois été rendu responsable de la raréfaction du brochet.

La cohabitation de ces deus espèces dans les cours d’eaux d’Europe de l’Est montre bien que le déséquilibre constaté chez nous a d’autres causes. Le Sandre est moins exigeant que le Brochet en matière de reproduction et de conditions de chasse, colonise les territoires où son concurrent est en régression constante.

LA LAMPROIE DE PLANER

Taille adulte : 12 – 20 cm

Membre de la classe des Agnathes, cette espèce n’est pas un poisson au sens zoologique du terme Elle s’en rapproche cependant beaucoup par son aspect et sa physiologie, ce qui justifie sa présence dans cette liste. Sa morphologie et sa biologie particulière, en font un hôte très particulier des cours d’eau rapide qu’elle occupe l’essentiel de sa vie se déroule au stade larvaire, qu’elle passe enfouie dans le sable fin Elle se nourrit d’invertébrés fouisseurs. Cette larve présente le même aspect à l’âge adulte, après une dernière métamorphose qui se résume par l’apparition des yeux et à la modification de la bouche en forme de ventouse. A ce dernier stade, elle émerge du sable, le temps de sa reproduction, après laquelle elle meurt.

Assez courante en Franche-Comté sa survie dépend essentiellement de la qualité des zones calmes qu’elle occupe dans des cours d’eau généralement frais et rapides. Son enfouissement dans les sédiments la rend en effet très vulnérable à tous les produits pouvant se déposer mélanger aux matériaux fins dans lesquels elle séjourne.

LE CISTIVOMER

Taille adulte : 50 – 100 cm

Originaire du continent américain (Alaska, Canada), il a été introduit en Europe à la fin du XIX e siècle. Habitant des lacs, il se reproduit en hiver lorsque la température de l’eau est inférieure à10° D’une grande longévité (Parfois plus de vingt ans), il est apte à la reproduction à l’âge de 6 ou 7 ans.

En Franche-Comté, il a été introduit dans de nombreux lacs naturels ou artificiels où il semble s’être bien adapté sans que l’on puisse être, jusqu’ici, certain qu’il y ait fait souche.

L’OMBLE CHEVALIER

Taille adulte : 60 – 90 cm

Espèce d’origine boréale, ce salmonidé est essentiellement lacustre sous nos climats. Sa reproduction hivernale se déroule généralement à plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Sa longévité peut atteindre vingt ans.

En Franche-Comté, il a été introduit avec plus ou moins de réussite dans de nombreux lacs d’altitude et retenues de barrage.

L’OMBLE DE FONTAINE

Taille adulte : 25 – 40 cm

Originaire du continent nord américain, Il é été introduit en France au XIX e siècle en même temps que la truite arc-en-ciel. Sa répartition reste limitée du fait de sa préférence pour les têtes de bassins, à proximité des sources. La reproduction intervient en automne et la ponte a lieu sur des fonds de graviers. Sa durée de vie est très courte (5 à 7 ans).

En Franche-Comté, on connaît quelques sites de reproduction naturelle mais sa présence se résume à de rares secteurs de dimension réduite.

LA TRUITE ARC-EN-CIEL

Taille adulte : 30 – 80 cm

Ce poisson originaire de la côte ouest des Etats Unis a été introduit en Europe au XIX e siècle où il est devenu un produit d’élevage très répandu. La Truite arc-en-ciel est, en effet, l’un des poissons d’eau douce les plus couramment commercialisés en France. Sa croissance plus rapide que celle de la Truite Fario (Taille commercialisable atteinte en deux au lieu de trois ans) en a fait une espèce de choix pour les producteurs. Dans les cours d’eau, sa présence est toujours liée à des introductions volontaires ou accidentelles, un seul site de reproduction naturel ayant été signalé dans les Pyrénées.

En Franche-Comté, on ne peut parler de populations en ce qui concerne cette espèce que l’on rencontre que sporadiquement en fonction des déversements effectués ou des "évasions" des piscicultures.

LA TRUITE FARIO

Taille adulte : 30 – 60 cm

Cette espèce est souvent présentée comme le symbole fragile des eaux vives et claires. En réalité, ce poisson possède une grande faculté d’adaptation à des conditions multiples due en partie à sa biologie de migrateur qui le prépare à faire face à des situations très diverses. La température constitue toutefois le facteur limitant de son expansion dans les rivières de plaine.

En Franche-Comté, le climat lui permet normalement de coloniser la majorité des cours d’eau. La régression des populations autochtones constatées sur certains secteurs est le plus souvent du à des problèmes de modification du milieu consécutive à des interventions humaines (pollution, rectifications, recalibrages, créations d’obstacles aux déplacements). C’est sans conteste au niveau de sa reproduction que cette espèce est la plus menacée dans la région en raison du colmatage généralisé de ses zones de frai par des développements d’algues consécutifs aux pollutions azotées et phosphorées de toutes origines.

LE SILURE

Taille adulte : 70 – 220 cm

Carnassier d’eau calme, très courant en Europe Centrale, ce poisson est essentiellement présent en France dans les bassins du Rhin et du Rhône. En raison des tailles importantes qu’il peut atteindre, de son aspect étrange et des zones profondes qu’il affectionne, le Silure est auréolé de mystère et souvent accusé de prédation excessive sur d’autres poissons voire des oiseaux où petits mammifères aquatiques qu’il peut éventuellement consommer. Cette réputation est probablement due à une introduction anarchique effectuée un peu partout en France dans les cours d’eau où il n’était pas représenté et où son arrivée a pu perturber l’équilibre des populations.

Ce phénomène n’a pas une ampleur particulière en Franche-Comté où il était déjà présent (plusieurs capture dans le Doubs à BESANCON dans les années trente). On assiste à une extension de son aire de répartition régionale ou il se reproduit depuis plusieurs années.

L’OMBRE COMMUN

Taille adulte : 30 – 50 cm

Espèce autochtone de bassins du Rhin et du Rhône, l’Ombre commun à fait l’objet de nombreuses tentatives d’introduction dans certaines rivières à Truites de France. Sa biologie en fait un hôte des eaux claires et fraîches sans qu’il remonte à proximité immédiate des sources. Sa reproduction a lieu au printemps sur des fonds de graviers également utilisés par la Truite (les même sites étant parfois communs aux deux espèces à des saisons différentes). Son alimentation se compose essentiellement d’invertébrés benthiques et d’insectes capturés à la surface de l’eau.

La Franche-Comté est la région où il est le mieux représenté au point que, pour certains, il en soit le poisson symbole. Son extension dans certains secteurs, est notamment son apparition de plus en plus fréquente dans les sites en amont de la zone à truite, est liée à la dégradation des aires de reproduction optimale situées dans le cours moyen des rivières de Franche-Comté. Cette évolution négative est similaire à celle d’on vécu les populations de Hotu du Doubs dans les années soixante-dix.

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